Selon les informations de Jeune Afrique Business+, les fonds de la Banque publique d’investissement (Bpifrance) vont permettre à l’entreprise, qui réalise plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel – dont 60 % liés à la fourniture de capacité aux opérateurs de télécoms des pays enclavés de la région –, d’étendre son réseau en fibre optique (FO) sur l’ensemble de l’agglomération du Grand Cotonou (30 0000 à 40 0000 foyers). Actuellement déployé sur 90 km, il sera au terme du projet d’environ 500 km. L’objectif de l’entreprise est d’acquérir au moins 10 000 abonnés dans les trois à cinq prochaines années en plus des 500 clients déjà servis via la FO.
Pour être éligible à ce financement très compétitif (4 % sur sept ans, assurance incluse), Isocel a privilégié des fournisseurs français pour un montant supérieur à la moitié du coût total du projet. Une fois déduits les frais d’assurance export, 5,25 millions d’euros seront disponibles pour acheter des biens et services. La fibre optique sera acquise auprès de l’entreprise Acome, dont l’usine est en Normandie, et fournit via l’exportateur Geka Telecom. L’installation de la FO sera réalisée par Sagemcom, tandis que le suivi du projet a été confié au cabinet Taho.
Isocel, qui a obtenu l’autorisation de déploiement après la promulgation du nouveau code des télécommunications, en 2018, est le seul fournisseur d’accès à Internet privé à déployer un réseau en fibre optique dit FTTH (Fiber To The Home) pour connecter les habitations, les administrations et les entreprises du Grand Cotonou. Le FAI a opté pour la construction d’une infrastructure aérienne fixée sur les poteaux électriques qui lui permet de diviser son coût et ses délais d’installation par deux par rapport à une fibre optique enterrée. Les travaux, qui débuteront en janvier, devraient être achevés au second semestre de 2021. Le raccordement à la fibre coûtera moins de 50 000 F CFA (aux alentours de 70 euros), et les offres commenceront à 25 euros pour un débit de 25 mégabits par seconde.
La Société béninoise d’infrastructures numériques (SBIN), qui réunit les actifs de Bénin Télécoms Services (BTS), de Bénin Télécom Infrastructure (BTI) et de l’ex-opérateur Libercom, déploie elle aussi un réseau FTTH et vise 50 000 abonnés dans les trois à quatre ans. Pour l’heure, les opérateurs de télécoms MTN et Moov (filiale de Maroc Telecom) ne disposent pas des autorisations nécessaires pour se mêler à la compétition.