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Le géant internet américain Alphabet, maison mère de Google, a terminé 2016 sur une fausse note, affichant des marges bénéficiaires décevantes en dépit d'une forte croissance alimentée en grande partie par ses activités publicitaires.

D'après les résultats publiés, Alphabet a vu grimper l'an dernier son bénéfice net de 23% à 19,5 milliards de dollars, et son chiffre d'affaires de 20% à 90,3 milliards de dollars.

Sur les trois derniers mois de l'année, le chiffre d'affaires affichait toujours une progression de 22% à 26,1 milliards de dollars, un niveau supérieur aux attentes des analystes.

La croissance du bénéfice net est en revanche tombée à 8% à 5,3 milliards et le résultat par action a atteint seulement 9,36 dollars, soit 28 cents de moins que la prévision moyenne des analystes.

Dans une première réaction, les analystes de Canaccord Genuity estimaient que les indicateurs de croissance avaient « l'air solide », mais mettaient en cause la déception sur le résultat par action, ainsi que des marges brutes également plus faibles qu'espéré.

La croissance des revenus au quatrième trimestre « a été entraînée par la recherche mobile et YouTube », a relevé la directrice financière d'Alphabet, Ruth Porat, mais elle évoque aussi « un bon élan dans les nouveaux secteurs d'investissement de Google » et des progrès dans les paris futuristes du groupe (voitures sans chauffeur, drones de livraison, santé, maison connectée...).

Ces grands paris affichent encore une perte d'exploitation de plus d'un milliard de dollars sur les trois derniers mois de 2016, mais elle a été légèrement réduite comparé à un an auparavant (1,1 milliard contre 1,2 milliard). Leur chiffre d'affaires, encore relativement faible, affiche pour sa part une nette progression, de 75% à 262 millions de dollars.

Le moteur de la croissance d'Alphabet reste sa filiale Google, qui regroupe depuis fin 2015 les activités historiques de recherche et de publicité en ligne, mais aussi YouTube ou Android, et lui apporte le plus gros de ses bénéfices et de ses revenus.

Les recettes publicitaires de Google affichent une hausse de 17% à 22,4 milliards de dollars au quatrième trimestre.

Mais ses « autres revenus », où sont comptabilisés les efforts pour développer des services informatiques dématérialisés en ligne et les ventes d'appareils électroniques, se sont envolés de 62% à 3,4 milliards de dollars.

 

Canaccord Genuity relève la forte accélération comparé au troisième trimestre (+39%), y voyant un signe possible que le nouveau smartphone Pixel, lancé en fin d'année et positionné clairement comme un rival de l'iPhone d'Apple, ait eu une contribution importante.